Alors que la chrétienté a porté l’âne comme symbole de courage, d’humilité et de providence (c’est l’âne qui réchauffe l’enfant Jésus dans la crèche, qui l’aide à fuir en Egypte le massacre des Innocents et c’est une ânesse blanche qui le porte quand il entre à Jérusalem), la culture populaire de notre pays l’a rarement porté aux nues. Les nombreux proverbes et dictons, les histoires et les fables ainsi que les traditions locales l’ont assimilé à la paresse, l’entêtement, la stupidité, voir la méchanceté et le maléfice, jusqu’à notre école qui affublait les mauvais élèves du bonnet d’âne.

 

L’utilisation même de l’âne qui a été faite pendant des siècles l’a relayé au rang de « cheval du pauvre », effectuant les tâches les plus ingrates à moindre frais alors que son grand cousin était la monture noble des princes et des guerriers, animal de toutes les attentions. Et pour poursuivre le triste destin de cet animal, les progrès de notre société ne l’ont pas épargné puisque la mécanisation agricole après-guerre a bien failli le faire disparaître à tout jamais de notre pays.

 

Et pourtant, animal doux, sociable, docile, intelligent et humble, l’âne a rendu de si nombreux et si indispensables services à l’Homme. L’âne en musée a été créé pour rétablir la vérité sur les qualités de cet animal et démontrer toute la place et l’intérêt qu’il a tenus dans la société française. Le but n’est pas de présenter l’âne dans sa globalité (origine, race, caractère…) car on trouve déjà ces informations dans de multiples ouvrages et autres supports médiatiques. Il s’agit de  valoriser l'Ane au travers différentes activités proposées par le musée.

 

L’objectif du musée est également de profiter de l’âne pour valoriser un site naturel et protégé, ainsi que le travail de gestion et de conservation de la biodiversité qui y est réalisé. Il s'agit de sensibiliser le public sur les espèces protégées, en faisant découvrir le site en compagnie des ânes, de manière ludique, particulièrement auprès des enfants.

 

Enfin, le musée doit aussi être l’occasion de valoriser un patrimoine historique local, un des derniers témoignages de ce qu’étaient autrefois les « cabanes » de marais, grandes exploitations de marais desséchés, dont l’origine était des « vacheries », grands domaines sur lesquels étaient réalisés les dessèchements, avant même que l’assèchement plus général du marais ne soit opéré à la fin du 16ème siècle.